Cédric MENNEL

Juste : merci mon ami. Merci tellement d'avoir été présent dans ma vie. Et de l'être toujours. Dans la journée parfois je ne souviens de tes paroles, je les entends encore et tu es là.

Cher père, malgré mon discours de tantôt, je me dois de vous laisser ces quelques mots par écrit.
Je suis davantage littéraire, c'est comme cela.
Et ne daignez surtout pas venir vous plaindre après m'avoir tant poussé vers le droit.

Je ne suis pas nécessairement du genre à m'étendre sur les souvenirs, alors comme la dernière fois que nous nous sommes vus avant le jour fatidique, je vais simplement me contenter de vous remercier.
Vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi, de l'époque antédiluvienne où j'étais un jeune sacripant, jusqu'il y a encore peu.
Il ne serait guère exagéré d'affirmer que je serais à ce jour une personne bien différente sans les nombreux efforts que vous avez fourni par le passé afin de m'intégrer à la société.
Vous et mère avez bâti la fondation sur laquelle sont venus se poser les blocs qui composent aujourd'hui la personne que je suis devenue, et pour cela, je vous suis, et resterai, éternellement reconnaissant.


En toute honnêteté, vous voir à présent parti me semble toujours quelque peu tel un songe.
Sûrement est-ce en grande partie dû au courage avec lequel vous avez affronté la maladie, à tel point que très rarement seulement ne l'ai-je sentie présente dans notre quotidien.
Ces 5 dernières années, pourtant gangrenées par votre condition, jamais ne m'ont parues comme les râles d'un malade, mais plutôt comme l'épanouissement d'un homme qui n'aurait possiblement su briller d'un éclat plus intense.
Jusqu'au bout vous avez lutté pour une vie radieuse et pleine de gaieté pour vous et votre entourage, et en tant que fils, je ne saurais être empli de davantage de gratitude et de respect à votre égard.

Aujourd'hui, vous êtes partis loin, de l'autre côté du Styx. Même si bon, vous connaissant, je n'ai pas le moindre doute du fait que vous avez dû tailler le bout de gras avec Charon le temps de la traversée. J'espère juste que vous y êtes allé avec modération tout de même...
Malgré tout, les empreintes que vous avez laissées sur cette rive-ci ne s'effaceront pas de sitôt.
Pourquoi, me diriez-vous ?
Pour la simple et bonne raison que moi et toutes les personnes que vous avez baignées dans votre bienfaisance et votre magnanimité s'efforcerons de faire tout ce qui est en notre capacité afin de conserver ces traces aussi longtemps que notre mémoire perdurera.
Au vu de tous les messages d'émoi que ceux qui vous ont connu ont envoyé à l'annonce de votre trépas, ainsi que de toutes les personnages présentes lors de vos funérailles pour vous rentre hommage, je peux vous l'assurer sans une once de doute : vous étiez un grand homme ainsi qu'une personne bonne et aimante qui pouvait être fière de ce qu'elle a accomplie durant sa vie.
Et, plus que tout, vous fûtes pour moi le meilleur père que j'aurais pu avoir.
Puisses-tu reposer en paix, cher père, géniteur, papa.

Que nos retrouvailles soient à présent dans un futur le plus lointain possible.

PS : mais s'il y a bien une prière qu'il me reste à votre égard, c'est bien que tel Dark Vador dans l'édition spéciale de Star Wars VI, vous avez récupéré vos cheveux maintenant que vous êtes passé de l'autre côté (même si vous étiez beau chauve aussi, ne vous inquiétez point).

Suis de tout cœur avec vous et partage votre peine
Bien sincères condoléances